• Jacques Brel - Le tango funèbre

     

    Interprétation d'Alain Bashung :

    http://www.wat.tv/video/bashung-tango-funebre-6i31p_4xfer_.html

     

    Le Tango Funèbre – Jacques Brel

     

    Ah je les vois déjà 
    Me couvrant de baisers 
    Et s'arrachant mes mains 
     

    Et demandant tout bas
    Est-ce que la mort s'en vient
    Est-ce que la mort s'en va
    Est-ce qu'il est encore chaud
    Est-ce qu'il est déjà froid
    Ils ouvrent mes armoires
    Ils tâtent mes faïences
    Ils fouillent mes tiroirs
    Se régalant d'avance
    De mes lettres d'amour
    Enrubannées par deux
    Qu'ils liront près du feu
    En riant aux éclats
    Ah Ah Ah Ah Ah Ah

    Ah je les vois déjà
    Compassés et frileux
    Suivant comme des artistes
    Mon costume de bois
    Ils se poussent du coeur
    Pour être le plus triste
    Ils se poussent du bras
    Pour être le premier
    Z'ont amené des vieilles
    Qui ne me connaissaient plus
    Z'ont amené des enfants
    Qui ne me connaissaient pas
    Pensent aux prix des fleurs
    Et trouvent indécent
    De ne pas mourir au printemps
    Quand on aime le lilas
    Ah Ah Ah Ah Ah Ah

    Ah je les vois déjà
    Tous mes chers faux amis
    Souriant sous le poids
    Du devoir accompli
    Ah je te vois déjà
    Trop triste trop à l'aise
    Protégeant sous le drap
    Tes larmes lyonnaises
    Tu ne sais même pas
    Sortant de mon cimetière
    Que tu entres en ton enfer
    Quand s'accroche à ton bras
    Le bras de ton quelconque
    Le bras de ton dernier
    Qui te fera pleurer
    Bien autrement que moi
    Ah Ah Ah Ah Ah Ah

    Ah je me vois déjà
    M'installant à jamais
    Bien triste bien au froid
    Dans mon champ d'osselets
    Ah je me vois déjà
    Je me vois tout au bout
    De ce voyage-là
    D'où l'on revient de tout
    Je vois déjà tout ça
    Et on a le brave culot
    D'oser me demander
    De ne plus boire que de l'eau
    De ne plus trousser les filles
    De mettre de l'argent de côté
    D'aimer le filet de maquereau
    Et de crier vive le roi
    Ah Ah Ah Ah Ah Ah